La pollution numérique est l'ensemble des impacts environnementaux dus à l'utilisation des technologies numériques. Elle englobe la production de déchets électroniques, la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. La compréhension des chiffres liés à ce phénomène est essentielle pour sensibiliser le public. Ils mettent en lumière des données concrètes et suscitent la prise de conscience collective. Ainsi, découvrez la technique de mesure de la pollution numérique, le bilan concernant le phénomène ainsi que l'évolution des chiffres.
Quels sont les chiffres de la pollution numérique dans le monde ?
Le numérique est à l'origine de 4 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau international et de 2,5 % en France, selon l'Agence internationale de l'énergie ou ADEME. Il consomme aussi 10 % de l'électricité mondiale. Avec 4,9 milliards d'internautes connectés en 2024, le trafic de données et la consommation énergétique augmentent considérablement. Les pays de l'Union européenne, les États-Unis et la Chine sont les principaux responsables de la pollution numérique.
Les données mondiales sont impressionnantes
Tous les usages numériques n'ont pas un même niveau de pollution et d'impact environnemental. Le streaming vidéo produit, par exemple, 100 et 200 g de CO2/heure, tandis qu'un mail peut générer entre 4 et 50 g de CO2. Ainsi, le visionnage de vidéos en streaming pendant 10 heures engendre jusqu'à 1,5 kg de CO2, ce qui équivaut à 300 millions de tonnes de CO2 par an. Par ailleurs, environ 70 % de l'empreinte carbone du numérique vient des 5 milliards de téléphones portables en circulation actuellement.
Comment la pollution numérique est-elle mesurée en termes de chiffres ?
Les chercheurs utilisent généralement l'analyse du cycle de vie (ACV) pour quantifier la pollution numérique. Quant à l'unité de mesure, on emploie le kilogramme ou le gramme d'équivalent CO2 (CO2e). Elle détermine la quantité de dioxyde de carbone émise par une activité numérique. Néanmoins, la mesure de la pollution numérique rencontre quelques défis comme la diversité des appareils et des usages, le manque de précision dans les données de consommation énergétique, le manque d'information ou l'absence d'impact environnemental direct du numérique.
Les méthodes de mesure sont variées
L'analyse du cycle de vie (ACV) est la principale méthode pour mesurer la pollution numérique. Le calcul se fait à partir de la production d'un produit ou d'un service, en passant par son utilisation jusqu'à son élimination, son recyclage ou son abandon. Pour un Smartphone, par exemple, le calcul commence dès l'extraction de métaux rares ou des ressources naturelles. Il se poursuit avec la fabrication, le transport, l'usage et l'élimination finale.
Des outils de simulation et d'estimation qui reposent sur des statistiques ou des modèles mathématiques peuvent être utilisés. Ils prennent en compte des variables comme le type de réseau, le type de contenu, la durée d'utilisation, etc. Des outils de mesure en ligne comme The Carbon Footprint Calculator ou Green Web Fondation permettent également de mesurer la consommation énergétique du streaming vidéo, de l'envoi d'e-mails ou de la navigation web.
Quelles sont les statistiques récentes concernant la pollution numérique ?
En 2019, le secteur numérique a été à l'origine de 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Microsoft a, par exemple, constaté une hausse de 30 % de ses émissions de CO2 dus à ses activités entre 2020 et 2024. Google enregistre une hausse de 13 % en 2023. Ce qui implique une émission de 14,3 millions de tonnes de CO2 depuis 2019.
Les chiffres récents montrent une tendance à la hausse
Les chiffres concernant la pollution numérique et l'impact environnemental du numérique sont en constante évolution en raison de la croissance des services en ligne et des plateformes numériques. Par exemple, la consommation énergétique des centres des données évolue à cause de l'augmentation du nombre d'heures passées à regarder des films sur Netflix ou à visionner des vidéos sur TikTok. On constate également la multiplication des appareils connectés, l'essor de l'intelligence artificielle, le développement du 5G et l'augmentation du volume de data échangé.
Quelle est l'évolution des chiffres liés à la pollution numérique au cours des dernières années ?
Dans les années 2000, les études sur l'empreinte carbone ont révélé que la consommation de données et la pollution numérique étaient encore modestes. Dans les années 2010, l'empreinte carbone du secteur numérique a commencé à représenter entre 3 et 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. De plus, la pollution numérique est considérée comme étant à l'origine de près de 4 % des émissions de CO2 à l'échelle mondiale. Les chiffres peuvent atteindre 8 % en 2025.
L'évolution des chiffres est influencée par plusieurs facteurs :
- La multiplication des services numériques (réseaux sociaux, streaming, e-commerce, etc.)
- L'augmentation de la quantité de données générées
- La croissance du trafic sur internet
- La hausse de la consommation énergétique liée à internet (notamment en France, selon un rapport de l'ARCEP)
- L'utilisation de smartphones
- La numérisation des industries
- L'expansion des objets connectés
- Le développement de l'IA et de la 5G
- L'amélioration des infrastructures de réseau haut débit
En outre, quelques habitudes dans la vie de tous les jours peuvent changer la donne :
- L'utilisation de solutions d'hébergement écologiques par les entreprises
- La suppression des mails inutiles
- Le prolongement de la durée de vie des appareils
- L'utilisation de la Wi-Fi au lieu de la 4G
- La réduction du streaming en haute définition
- La limitation du temps d'écran et du temps sur les réseaux sociaux
Les politiques environnementales jouent un rôle clé dans la réduction de ces chiffres et la limitation de la pollution numérique. Des initiatives comme l'utilisation d'énergies renouvelables, le Green Deal européen et la réduction des émissions de carbone aident à réduire l'impact environnemental de l'activité numérique. On constate également l'évolution des normes de recyclage et de réduction des déchets électroniques et la gestion plus efficace de l'énergie.
L'activité numérique est à l'origine de près de 4 % des émissions mondiales de CO2. Ceci est dû aux données générées, à la conception et l'utilisation d'appareils ou d'équipements numériques et à la consommation énergétique. La réduction de la pollution numérique et la limitation de l'impact environnemental de l'activité numérique rencontrent un défi majeur dans le monde d'aujourd'hui, où la technologie fait partie du quotidien des foyers et des individus. Cependant, de petits gestes plus responsables contribuent déjà à une utilisation plus écologique du numérique.